Ce qu’il faut savoir avant de pratiquer la méditation

 

La pratique de la méditation est plébiscitée par de plus en plus de français. Les personnes interrogées en parlent comme un moment qui leur permet de se poser, pour apaiser leur esprit ou des tensions dans le corps. Un moment qu’ils s’offrent au quotidien pour faire une pause.

La méditation a aussi montré son intérêt dans la meilleure gestion du stress, des émotions difficiles et aussi de la douleur chronique.

Avec cette pratique, chacun apprend à mieux comprendre comment fonctionne son esprit. Chacun comprend aussi qu’il ne pourra jamais faire le vide dans sa tête (même si cette idée est largement relayée dans les médias…). En revanche, mieux gérer les pensées parasites sera beaucoup plus facile.

On parle souvent de LA méditation. On devrait parler DES méditations : il y a différents courants de pratique de la méditation, qui peuvent s’inscrire dans des traditions particulières (bouddhisme, par exemple) ou non (méditation de pleine conscience).

Dans certains types de pratique, la posture (c’est-à-dire la manière dont on va méditer) est essentielle (comme dans le Zazen). Le mot « posture » se retrouve aussi dans d’autres pratiques (vous avez probablement entendu le terme de « posture de yoga ») Dans la méditation de pleine conscience, la posture n’a pas autant d’importance.

C’est donc d’abord le type de méditation qui va influer sur la manière dont vous allez pratiquer.

Étant moi-même instructeur de méditation de pleine conscience, cet article vous guidera sur la manière dont on peut méditer dans ce « type » de méditation.

 

Quelle position pour méditer en tant que débutant ?

 

J’entends parfois « je ne peux pas méditer car je ne sais pas me mettre en lotus » ou bien « si je me mets à genou, ça me fait des tensions dans le dos et je n’arrive à rien ».

Dans la méditation de pleine conscience, chacun va pouvoir méditer dans la position qui lui convient le mieux, en fonction de la méditation choisie (scan corporel, méditation ancrée sur les sensations ou sur la respiration), mais aussi sur comment il se sent avant de pratiquer.

Nous apprenons dans cette pratique à davantage avoir conscience de notre état intérieur mais aussi ce qui se passe dans notre corps (jambes, pied, cuisse, colonne vertébrale, etc.).

Si j’ai une entorse au genou, ce n’est peut-être pas le moment de méditer genou plié au sol… C’est un exemple caricatural bien-sûr !

Lorsque Jon Kabat-Zinn a mis en place son Programme de réduction du stress basé sur la pleine conscience MBSR, c’était dans un hôpital, avec des patients, qui ne pouvaient pas non plus se mettre en lotus ; elles méditaient donc assises sur des chaises, debout ou allongées. Cette variété de position ne les a pas empêché d’avoir les bénéfices de la pratique. Chacun faisait au mieux avec l’état de son corps à cet instant.

Dans les programmes de gestion de la douleur chronique, les personnes explorent dans quelle posture cela va être le plus confortable selon l’intensité de leurs symptômes.

L’idée est donc d’explorer les différentes possibilités pour trouver la posture qui va nous soutenir dans notre pratique, et qui sera la plus confortable.

En outre, trouver la bonne position prend du temps, parfois plusieurs années… de quoi aiguiser notre curiosité !

 

  • Méditer Allongé

La méditation peut être pratiquée en étant allongé. Le plus souvent il s’agit de se placer sur le dos, les bras de chaque côté du corps (paumes plutôt vers le ciel si c’est ok pour vous). Vous préférerez peut-être déposer vos mains sur votre ventre. Explorez !

Même dans cette position simple, certains ressentent des tensions. N’hésitez donc pas à utiliser des coussins : sous la tête (attention cependant à ce que la tête ne soit pas trop relevée…), sous les genoux ou les lombaires. Vous pourriez aussi préférer avoir les genoux fléchis.

Le support peut être un tapis de yoga ou de fitness, votre lit

L’inconvénient de la posture allongée est le risque de vous endormir. Cela n’est pas très grave (peut-être avez-vous besoin de sommeil), mais n’oubliez pas que l’intention de la pratique est aussi de rester éveillé. Vous devez donc trouvez une posture confortable, mais pas « trop » confortable.

 

  • Méditer assis

- Sur une chaise : l’objet le plus simple à trouver. Et pourtant, une chaise inadaptée peut être source de douleurs, de tensions ou de crispations. Quelques conseils cependant : l’idéal est d’avoir le niveau des genoux sous le niveau des hanches (pour apaiser le dos). Utilisez un coussin si ce n’est pas le cas lorsque vous vous asseyez. Vous devez être droit.

Si (et seulement si) vous ne souffrez pas du dos, il est préférable pour soutenir votre pratique de ne pas vous adosser sur le dossier de la chaise.

- Utiliser un zafu (coussin de méditation). Il en existe de différentes matières et forme. Encore une fois, pour soulager le dos, il est nécessaire d’avoir le niveau des genoux sous les hanches. Cet accessoire permet notamment la posture du lotus, du semi-lotus, ou d’adaptation de cette posture.

Selon notre origine géographique, nous n’avons pas tous le même bassin ; cette position sera donc parfois plus compliquée à adopter. Souvenez-vous cependant que trouver la bonne posture prend du temps… D’autres utilisent leur coussin pour pratiquer à genoux comme si c’était un banc.

De nombreux tutoriels sont disponibles sur Youtube ou Dailymotion permettant de voir et d’explorer ce qui sera le plus juste pour vous. Visionnez plusieurs vidéos et testez (en étant vigilant à choisir un enseignant compétent).

- Le banc de méditation : autre accessoire, pour d’autres personnes. Nous serons cette fois assis à genoux. Il en existe qui sont plats, ou incurvés, pliant ou pas…Cette position est plus simple à explorer, mais inconfortable pour certains. Essayez !

 

  • Méditer debout : et pourquoi pas ?

La méditation marchée ou marche méditation se pratique en mouvement, mais c’est aussi de la méditation ! Et pourquoi ne pas faire une pratique basée sur la respiration debout ? Rien ne vous en empêche !

 

Mes recommandations en tant qu’Enseignant Qualifié Méditation de Pleine Conscience

 

Comme vous l’avez remarqué, il n’y a pas de règles définitives, seulement quelques balises à retenir.

  • Trouver la posture la plus adaptée peut demander du temps.
  • La posture peut être différente selon la pratique choisie, et aussi selon l’état de votre corps lorsque vous allez méditer.
  • La position choisie doit être confortable, mais pas trop confortable (pour éviter l’endormissement par exemple).
  • Testez toujours votre matériel : chaise, mais aussi coussin ou banc (il y a différentes hauteurs, formes, matières : votre matériel doit être adapté à votre corps, vous devez vous y sentir bien).
  • Abandonnez l’objectif de performance : dans la méditation de pleine conscience, la posture vous aide et vous soutient dans votre pratique. Pas besoin cependant d’atteindre une perfection.
  • Demandez conseil à vos enseignants ou guides : ils sauront vous donner les justes conseils pour trouver la posture la plus adaptée.
  • Restez curieux et testez d’autres postures !

 

Bonnes découvertes !